Avant de commencer ce deuxième cours d'anglais, je voudrais tout d'abord vous inviter à réviser le premier. Normalement, en bon étudiant zélé que vous êtes, vous l'avez déjà appris par coeur et il n'a plus de secret pour vous. Toutefois, je sais que certains ont seulement tenté de le relire sans trop de conviction avant d'abandonner lâchement. A ceux là, je veux leur dire que ce n'est pas grave, mais qu'ils ne viennent pas se plaindre si au bout d'une année ils ne comprennent toujours pas la conclusion de la première leçon, qui était, je vous le rappelle : "I am a man".
Mais justement, puisqu'on en parle, que voulait bien dire ma phrase. Vous que j'ai laissé dans l'expectative la dernière fois, butant sur le dernier mot, ne pouvant qu'envisager vaguement sa signification. "Je suis un", mais un quoi ? Un con j'entends dans le fond, un prof pour la jeune femme en chemisette, un gros malade sur ma droite... une fois... un homme pour le barbu au premier rang ! Une fois... deux fois ??? Adjugé, avec beaucoup d'inquiétudes, au barbu du premier rang. Allez, fini de jouer, au boulot maintenant !


HOMME :
Ce mot, une fois traduit, résume à lui seul tout le paradoxe qu'à su introduire l'anglais dans sa langue. Alors que nous appelons notre génitrice "ma mère", que l'on contracte parfois en "maman", et que cette personne est donc nécessairement de sexe féminin, l'anglais, lui, a décidé qu'il s'agirait du mot définissant l'homme, au contraire ! L'anglais dit donc "man", et non "ma-man" car les hommes ne sont pas tous à lui, pour qualifier un homme. On pourrait y voir là quelques frasques homosexuelles, transsexuelles, ou même une simple blague de travestis, mais c'est bien au delà de ça. C'est de la pure provocation, pour nous qui choyons tant notre verbe par de subtiles formules au phrasé si délicat. L'anglais annonce direct la couleur. C'est gros, c'est gras, ça retourne pas sa veste à un canard, mais au moins, c'est pas trop compliqué, suffit de le savoir.
Attention : vous vous habituerez vite à mes rappels sur la prononciation des mots en anglais, et vous pouvez d'ores et déjà cesser d'être surpris à chaque fois. Attention, donc, en anglais il n'y a pas de "an" ou de "en", comme dans "flan" et dans "endive". Non, l'anglais trouve ce son bien trop vulgaire, sans doute lui rappelle-t-il ses ébats, je ne sais pas, toujours est-il que pratiquement tous les "an" et "en" que vous trouverez se prononcerons "ane" et "ène". Pas bien compliqué en fait, il suffit de rajouter un "e" après le "n". Le mot "man" se prononce donc "mane", comme une "manne". Simple, finalement.

FEMME :
Alors que le français, la langue de l'amour et de la galanterie, enfin historiquement disons, accorde à la femme plusieurs noms communs pour la ravir et la flatter selon sa condition, tels que "dame" et "demoiselle", qui se déclinent sous de multiples formes, l'anglais, lui, obsédé qu'il est, car il faut être sacrément pervers pour refuser l'utilisation du son "an" pour les douteuses raisons que l'on connait, l'anglais, donc, ne voit en la femme qu'un homme comme les autres, mais en vachement plus sexy. Phallocrate, j'entends dans le fond. Et vous n'avez pas tord, mais attendez que je vous apprenne ce nouveau mot. Femme, donc, se dit en anglais "woman". La construction est fort simple. Imaginez une belle femme. Naturellement, si vous êtes un homme, vous allez faire "Wouhouuuu", le plus discrètement possible, certain arrivant même à ne plus le laisser aucunement transparaître sur leur visage. Et bien vous l'avez, le mot "woman", c'est tout bêtement la contraction de "wouhou" et de "man", "woman".
Attention : oui, car vous vous dites "Mais si on retire le "u" de "wouhou", alors c'est comme si on prononçait "woho", ce qui ne veut plus rien dire". Et là, je vous répondrai de ne pas oublier que nous sommes dans un cours d'anglais, et que par conséquent, il est décidé que le "o" se prononce "ou". Alors, "woman" se prononce bien "woumanne", même si son écriture est très "contractée" !


Vous pouvez maintenant comprendre la phrase "I am a man" : "Je suis un homme" ! Bravo !
Mais je vous vois venir. Vous vous dites que c'est très bien de savoir dire de quel sexe vous êtes, mais que c'est parfaitement inutile. Et vous avez raison. Cependant, serait-ce toujours inutile si vous pouviez prévenir vos amis qu'untel est un homme ? Qui sait, vous pourriez sauver la vie d'un ami lors de votre prochain voyage en pays anglophone. Je sais bien que vous êtes inquiet de l'ambiguïté du mot "man" et des conséquences qu'il peut avoir sur l'attitude des hommes anglophones. Sont-ils tous travestis ? Faut-il se méfier ? Autant de questions auxquelles je ne saurais vous répondre. Par contre, je peux vous aider à avertir les autres, suivez le guide...


C'EST :
Le mot "c'est" est en réalité composé de deux mots : "ça", et "est". Le mot "ça" est démonstratif, et qualifie ce de quoi on parle, tandis que le mot "est" est tout simplement le verbe être à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif ce qui fait franchement long pour un aussi petit mot. Et bien en anglais, c'est exactement la même chose, il y a "ça" et il y a "est".

Commençons par "ça". Lorsqu'on nous apprend la conjuguaison, en français, on nous enseigne que la troisième personne du singulier est "il", "elle" ou "on". Mais c'est aussi "ça" ! Il, elle et on fonctionnent parfaitement pour des personnes, mais quand on parle d'une chose, c'est bien "ça" qu'on utilise. C'est beau, ça marche, ça tourne, ça va, ça s'utilise partout ! Et l'anglais est logique, puisqu'il a même préféré dire "ça pleut" que "il pleut", afin d'éviter de se demander régulièrement quel est le con qui peut bien être en train de pleuvoir en plein dimanche de juillet. Mais comment dit-on "ça", au fait. Pour le comprendre, rappelons-nous de "je". Le mot "je" était devenu "I" en anglais, "i" majuscule. Pour créer le mot "ça", l'anglais s'est contenté de le reprendre, de le passer en minuscule, car "ça" n'est jamais très important, et d'y ajouter la lettre universelle de la troisième personne, le "t". Le "t" que l'ont retrouve à la fin de la plupart des verbes conjugués aux troisièmes personnes, singulières comme plurielles, voyez comme elle est bien universelle. Donc, an anglais, "ça" se traduit par "it".
Attention : comme toujours, il y a un piège. "On le connait déjà" me direz-vous, "le "i" se prononce "aïe" comme de l'ail". Je vous ai dit ça moi ? Oui, c'est possible. Et bien figurez-vous que pour une fois, l'anglais a fait comme d'habitude et s'est arrangé pour nous contrarier. Et puis il faut dire que "aïte" est assez difficile à prononcer. Donc, le "it" se prononce exactement comme vous le prononceriez en français, "ite". Fascinant, non ?

Passons maintenant à "est". C'est le verbe être, soit "be", que nous avons déjà vu. Nous avions vu aussi qu'il devenait "am" à la première personne. Et bien figurez-vous que pour équilibrer l'utilisation de ses voyelles, l'anglais choisit donc d'utiliser le "i" pour la troisième personne. Seulement voilà, "it" aurait été parfait, mais il était déjà pris. Et après le "t", qu'avons-nous. Le "v" ? Arf, rien à en tirer. Le "w", trop ambigü... "x" et "z", non, rien à faire, pas bandant du tout. Alors l'anglais eut l'idée lumineuse de prendre l'alphabet à rebours. Avant le "t" vient le "s". Ce qui ferait "is". Vendu !
Attention : l'anglais voulant, bizarrement, rester cohérent, il décréta que le "i" de "is" se prononcerait comme le "i" de "it", puisque les deux marchent ensemble. Vous pouvez donc dire "ise" ou "ize", ce qui revient au même, et non pas "aïse", qui est une fois de plus imprononçable.


Vous voilà maintenant capable de dire "c'est un homme" : "it is a man". La construction est exactement la même qu'en français. Mieux que ça, si vous voulez poser la question à quelqu'un "Est-ce un homme ?", il vous suffit de faire comme en français et d'inverser le verbe et le sujet, pour obtenir : "Is it a man ?". Vous remarquerez qu'au passage l'anglais a foutu le tiret aux ordures. Et on le comprend, il ne sert qu'à faire beau et n'est pas pratique pour un sou. Il ne convenait donc particulièrement pas à la langue anglaise.
Et la leçon s'achève ainsi, fort de... quoi ? Vous ne savez pas répondre si on vous pose la question ? Mais c'est que vous commencez à vous intéresser, vous ! Je vous sens avide de connaissances, ça me fait tellement plaisir. Bon, alors poursuivons la leçon avec le strict nécessaire pour répondre à la question, "oui" et "non". En plus, vous pourrez jouer au jeu du ni oui ni non en anglais comme ça, trop la classe !


OUI :
Ca tombe plutôt bien que vous m'ayez demandé d'aborder ce sujet en fait, parce que justement, figurez-vous que le "oui" anglais a été construit pour répondre à cette question : "Est-ce ?". Dans l'affirmative, que seriez-vous tenté de répondre ? "Oui, c'est...", diriez-vous. Et bien pour son oui, l'anglais est parti de là. Il avait besoin d'un mot qui dirait à lui seul "en effet, c'est bien ce que vous croyez". Il aurait donc pu créer le mot "itis", mais on l'aurait accusé d'être flemmard. Et en disant "it", il s'aperçut que sa réponse n'avait aucun sens. L'important, c'est le fait de l'être, et donc le verbe. Alors, l'anglais attribua à "oui" le mot "is". Mais bien vite, le problème se posa de la troisième personne. Si on vous demande "es-tu en forme", vous n'allez pas répondre "il est", c'est bien trop pompeux. Alors comment faire, changer le mot "oui" selon ce à quoi on répond ? Non, inenvisageable. Alors, l'anglais trouva une fois de plus une solution astucieuse à son problème. Le mot "is" étant foutrement court, il décida que lorsqu'on voudrait dire "oui" on le dirait lettre par lettre. I, S. Un "i", un "s", un "i s", que l'on écrira "yes" par commodité.
Attention : soyez très attentif, car il n'y a ici aucun piège. Vous ne vous y attendiez pas hein ? C'est justement ce que recherche l'anglais, vous surprendre, et faire en sorte que vous ne vous en sortiez pas. Voilà pourquoi c'est aussi long de vous enseigner l'anglais. Alors cessez de vous plaindre désormais, et passons au dernier mot de la leçon...

NON :
Pour une fois, l'anglais ne s'est pas foulé. Sans doute pour changer et qu'on arrive pas à trouver dans sa langue une quelconque régularité qui nous mâcherait le travail d'apprentissage. Vous vous rappelez qu'il n'y a pas de "an" en anglais ? Et bien de la même manière, l'anglais a refusé d'inclure de "on" dans sa langue. Etrange, non ? Pas tant que ça en fait, c'est plutôt cohérent même. Quoi qu'il en soit, puisqu'il n'avait pas de "on", et qu'il en fallait un pour écrire "non", l'anglais s'est permis d'éluder le problème. Et s'est contenté de "no" en lieu et place de "non".
Attention : ah ah, alors là, franchement, on atteint le paroxisme de l'absurde. Arrêtez de dire "nou", car l'anglais a encore changé d'avis, et le "o" de "no" se prononcera donc comme en français... on dira donc "nau" et non "nou", ça va ? C'est dur à encaisser, je sais, mais la leçon est terminée, ouf !


Vous êtes maintenant capable de répondre à toute question commençant par "est-ce", soit "is it". Cependant, vous n'êtes capable que de comprendre "Est-ce une femme ?", "Is it a woman ?", et "Est-ce un homme ?", "Is it a man ?". Mais "no" peut vous servir dans bien d'autres situations. Par exemple si vous ne comprenez pas, dites "no", et le tour est joué. Tant pis si c'était une super offre, il vaut mieux pas tenter le diable. Et le prochain cours d'anglais, "Is it today ?". "No", me répondez-vous, car vous avez compris l'astuce. Et vous avez raison, vous comprendrez pourquoi lors de la prochaine leçon. Pensez à réviser pour la rentrée... et bonnes vacances !
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