Contre monnaie sonnante et trébuchante :
La personne qui le réclame demande en fait d'être payé en argent concret, réel, authentique, et neuf. ( source )
Origine :
Au Moyen-âge, il existait de nombreux moyens de paiement. L'or et l'argent, essentiellement, et sous forme de pièces, en général, en était les principaux. Mais on pouvait également s'acquitter d'une créance avec des pierres précieuses, des épices, et de nombreuses autres denrées rares. De nos jours, vous pouvez bien tenter d'apporter un paquet de sel à un artisan, il y a de bonnes chances pour qu'il se foute de vous grassement. Mais à l'époque, non. En fait, les gens étaient tellement misérables que le moindre effet inhabituel pouvait se monnayer.
Puis, un beau jour, apparurent les premières lettres de change. Un bout de papier qui aurait la valeur écrite dessus. Autant vous dire que l'accueil qui leur fut réservé s'avéra des plus froids. L'ancêtre du billet de banque n'était effectivement pas très bien vu, et pas seulement parce qu'il était méconnu. D'ailleurs, on savait très bien de quoi il s'agissait. Une personne, dont on ne connait rien, et qu'on a jamais vue, s'engage à payer une somme, qu'elle n'a peut-être pas, au porteur d'un bout de papier, qui pourrait avoir été reproduit des centaines de fois. Les gens du Moyen-âge étaient encore archaïques dans leur mode de vie, mais ils n'étaient pas les moitiés d'autant de cons qu'ils étaient à l'époque. C'est à dire que chacun n'était pas la moitié d'un con, si j'ai bien calculé. Donner de la marchandise contre une promesse, écrite ou pas, peu importe, de quelqu'un d'inconnu, ce serait parfaitement irresponsable. Par ailleurs, il faut leur reconnaître que de nos jours, où cette pratique s'est généralisée et développée au point de rendre nos richesses totalement virtuelles, on se retrouve pas mal dans la merde à chaque fois que le système coince, plus ou moins gravement.
Mais bref, à l'époque, donc, on refusait systématiquement tout ce qui ressemblait de prêt ou de loin à une reconnaissance de dette. Pour se simplifier la vie, une guilde de marchand décida de ne plus accepter que des pièces de métal précieux. Ils le manifestèrent en ne réclamant plus que de la monnaie sonnante, donc des morceaux de métal. Pendant un moment, l'expression resta incomplète. Effectivement, les marchands ne se doutaient pas qu'en agissant de la sorte, leurs propos seraient déformés, et qu'il allaient attirer tous les déchets métalliques des environs. Une vieille barre de fer rouillé, c'est sonnant, je devrais bien pouvoir en tirer un bout de pain. Ce cerceau de tonneau, il est bien sonnant, bon, et impossible à réutiliser de toutes façons, on m'en donnera sans doute un peu de lait. Alors, la guilde de marchands fut obligée de compléter leur revendication par la monnaie trébuchante, celle pour laquelle on ferait l'effort de se baisser si on la trouvait par terre. De plus, cela leur évitait de récolter toute la petite monnaie de leurs clients, ainsi que leurs pièces de mauvaise qualité. L'expression était alors suffisamment explicite pour qu'on ne la déforme pas, et ils n'eurent plus de problème. Du coup, elle se généralisa parmi les commerçants, jusqu'à nous être transmise oralement, à une époque où, pour garder son sens, elle ne veut concrètement plus du tout dire la même chose.
Pour aller plus loin :
On pense parfois que cette expression est arrivée par le fait qu'une pièce de mauvaise qualité sonne différemment de l'originale. Admettons que ce soit vrai. Maintenant expliquez-moi comment, sur un marché du Moyen-âge, très bruyant, avec des animations, beaucoup de peuple, etc..., comment, donc, disais-je, auriez-vous fait pour faire tinter votre pièce, et, surtout, pour en reconnaître un bon d'un mauvais tintement ? Hein ? Comment ? Saisissez donc à quel point cette conjecture est foncièrement erronée. Pardon, attendez, je recrache mon dictionnaire. Vous comprenez bien que c'est que des conneries, ces histoires de sonorité plus ou moins juste. Et puis de toutes façons, trouvez moi un seul commerçant, sur un marché, hors luthier s'il en existe encore, capable d'accorder une guitare. Même en lui expliquant comment faire et en mettant la première corde au mi. Alors reconnaître le son produit par une pièce de monnaie, c'est parfaitement absurde.
On raconte également que le terme de "trébuchante" signifierait que la pièce en question ne souffrirait pas l'épreuve du trébuchet, en ajoutant que ce même trébuchet serait une petite balance très précise. Non mais de qui se moque-t-on ? Une balance qui pèse des fractions de grammes ? Au Moyen-âge ? Faut arrêter de délirer ! Non, un trébuchet, au Moyen-âge, c'est quoi ? Et bien vous me croirez si vous voulez, mais ce n'est rien d'autre qu'une catapulte. Alors faire passer l'épreuve du trébuchet à une pièce reviendrait à la propulser à des centaines de mètres. Pourquoi faire ? Pour voir si elle a assez la foi pour qu'on la retrouve ? C'est stupide, franchement ! Et puis le lien entre trébuchet et trébuchante n'est pas des plus clairs non plus. Dans ce cas, le cigare s'appelle comme ça parce qu'il ressemble à une cigale et une voiture dérive du mot toiture, parce que quand même, on peut s'y abriter. N'importe quoi...
Réaction du public :
"Mais vous vendez quoi, vous, en fait ?", s'interroge Franck Haudais, père de famille très occupé au moment des faits.
"Tuveu, la... caspe, sépa... granchoze, hé !", propose amicalement André Sipiant, pilier dans l'équipe du bar de Saint Glais, dans le Tarb.
"Moi j'habite à côté d'une église alors bon.", témoigne Vanessa Sessure d'un air quelque peu absorbé.