Poisson de Novembre ⚠
Chers lecteurs,
Vous êtes toujours plus nombreux à vous plaindre des jérémiades de l'auteur (c'est moi), ce qui pourrait presque être un comble. En effet, l'auteur (c'est moi) ne cesse d'évoquer une motivation décroissante, une qualité qui lui serait proportionnelle (à la motivation, pas à l'auteur (c'est moi)), ainsi qu'une difficulté et une exigence temporelle croissante. Pire même, il continue de le faire dans un article (celui-ci) destiné au dialogue avec son public. Alors, vous en avez marre, et vous souhaitez en changer, d'auteur (c'est moi). Ou au moins qu'il arrête de s'apitoyer sur son sort, on est là, nous, mais ça pourrait changer, justement. Alors ensemble, je vous propose d'éviter de mettre les pieds dans ce cercle vicieux auto-destructeur. Non, ne le cherchez pas chez vous les gens, c'est une métaphore, enfin, peut-être. A moins bien entendu que vous ne soyez assez barge pour tracer chez vous un cercle vicieux sur le sol, un cercle magique, qui plus est, puisqu'il doit vous retenir d'en sortir, si c'est un vrai cercle vicieux. Et ça n'a rien à voir non plus avec le cercle vicié qui s'attaque au parquet autour de votre poubelle. Que les choses soient claires. Voilà. Là elles le sont. Y'a intérêt.
Oui, ensemble, faisons un marché. Chacun se tait, et plus personne ne se lamente. Alors oui, évidemment, il est probable qu'en pratiquant une telle auto-censure, la longueur des textes s'en ressente. Peut-être même que certains d'entre eux ne voudront plus rien dire, ou ne seront même pas publiés. Ce serait le cas de celui-ci, par exemple. Mais n'en seriez-vous pas bien plus heureux. Non, je vois bien que non, ça ne vous va pas. Bon, trouvons autre chose.
J'ai une idée ! Et si nous ne nous lisions plus ? L'auteur (c'est moi), pourrait continuer de se plaindre, mais les lecteurs (c'est vous), ne pourraient pas le savoir. Et même dans le cas peu probable où les lecteurs (c'est vous) lisaient malgré tout les textes de l'auteur (c'est moi), et se permettaient, malgré ses recommandations,de l'auteur (c'est moi), de trouver le moyen de venir pleurer par la suite, ce ne serait pas grave, puisque l'auteur (c'est moi), ne les lirait pas ! Alors, qu'en dites-vous ? Ah ben oui, forcément, ça ou un arrêt total, pour vous, ça ne change pas grand chose. Mais pour moi, si. Moi, j'ai la conscience tranquille, je fais mes petits articles dans mon coin, et personne ne me lit, et voilà, après, que j'arrête ou pas, à la limite, ça ne concerne plus que moi. Oui non, je vois bien que là encore, vous n'êtes pas satisfaits. Ce que vous pouvez être difficiles...
Allez, j'ai une dernière proposition, et elle va vous plaire. Si si, elle va vous plaire, je le sais bien, c'est ce que vous faites partout ailleurs, alors je ne vois pas pourquoi ici ce serait différent. Voilà le contrat, signez en bas de page. Non attendez, ne lisez pas, je vais le faire à votre place. Si si, c'est mieux, c'est toujours mieux. Alors voilà. L'auteur (c'est moi) s'engage à faire semblant d'avoir une vie rêvée des anges, avec des cotillons au détour de chaque couloir, un enrobage chocolat au lait fourré au concentré de bonheur liquéfié, le tout sans alcool. Les lecteurs (c'est vous), écoutez bien, ça vous concerne, s'engagent à ne plus faire de réflexions désagréables à l'auteur (c'est moi), et à faire comme si tout ce qu'il écrivait était passionnant, bien écrit, et remarquablement mis en scène. Ils (vous) féliciterons l'auteur (c'est moi) pour la beauté de l'image, la netteté du son, l'agréable odeur qui se dégage de son antre et la douceur des froufrous qu'il aura, l'auteur (c'est moi), mis en place un peu partout. En gros, ce que je vous propose, c'est tout simplement que tout le monde fasse comme si tout était parfait, voyez-vous. Des deux côtés. Ah, je savais bien que l'idée vous séduirait. Ca ne vous changera peut-être pas beaucoup du boulot, des vacances, de la vie de famille, bref, ça ne vous changera peut-être pas, mais au moins, tout ira pour le mieux dans le pire des mondes, du moins c'est ce qu'on fera semblant de croire, n'est-ce pas, pour que tout le monde soit, peut-être, content, ou en tous cas c'est ce qu'il s'efforcera de faire croire. Vous me suivez ? Non, je ne vais nulle part, le monsieur vous demande si vous êtes d'accord. Ah, voilà, je préfère.
Bon, et bien pour une fois, je crois que nous sommes d'accord. Que diriez-vous de commencer dès maintenant ?
Kikoo les lecteurs !
Je tiens à vous remercier. Oui, grâce à vous, ma vie a changé. Oui oui en bien, évidemment, comment pourrait-il en être autrement ? Ha ha ha. Je disais donc que, sans vous, rien n'aurait été possible, et que je dois vous remercier chaleureusement (pour la chaleur, faites-moi confiance) d'avoir été si nombreux, si fidèles, et si... comment on dit de bon conseil ? Peu importe, si parfaits ! Oui, vous, les lecteurs, êtes si parfaits que je suis fier de vous avoir. Ah ben oui, on va pas faire semblant non plus, hein, à quoi bon, allons-y franchement. Maintenant ça va pas être évident de ne pas tomber dans la pure prétention, mais hey, on va pas revenir là dessus, je ne me plains pas, je suis satisfait. Oui, c'est vraiment trop génial, mdr, je suis super trop content quoi. Lol. Le monde c'est vraiment trop nul, on est vachement mieux entre nous quand même, c'est trop bien, mdr. En plus dans le monde, y'a la guerre, alors qu'ici, tout le monde il est gentil, lol. Ce matin je me suis levé super tôt quand même, alors qu'en plus c'est samedi, mdr. Lachez vos coms les amours, je vous fais plein de gros poutoux baveux partout, PTDR*.
Lamentablement,
Stabbquadd
PS : Lamentablement, ce serait comme par exemple, un diabolo à la menthe fraîche, tout bleu, et que ça ferait la menthe à bleu, avec ment derrière pour faire dire que c'est une conjonction abdominale, là, le truc, LOL
* Veuillez remarquer que dans un monde parfait, quand on pète** de rire, l'odeur qui s'en dégage se rapproche plus de la charlotte aux fraises que du relent d'égouts chargé en soufre.
** Dans un monde parfait, de toutes façons, on ne pète pas, d'ailleurs, on n'a même pas d'anus***, alors je me demande bien comment on ferait.
*** Non, ce mot n'existe pas, j'essayais juste de vous expliquer... ou j'ai peut-être du mal à m'y faire, mais ça viendra.