A une époque pas si lointaine, souvenez-vous, ils étaient nombreux à orner leur peau d'un piercing. Cette pratique, qui peut sembler barbare pour certains, n'a en réalité rien de sado-masochiste, comme on pourrait le croire à première vue. Oui, effectivement, des tas de gens se transpercent diverses parties de leur corps avec des bouts de métal. Mais ce n'est pas par plaisir, ni par sens de l'esthétique, oh non, pas du tout. Déjà, parce que ça n'est pas forcément beau, et ensuite, parce que ça fait mal. Tout le monde ne peut pas être devenu fou en même temps ! Non, c'est forcément un facteur extérieur qui doit intervenir. Un facteur tel qu'une épidémie, par exemple. Une véritable pandémie, même, de magnétites épidermiques. Au pluriel, car il en existe plusieurs.

Le principal symptôme de cette maladie est un picotement sous-cutané situé dans certains recoins du corps. Recoins au sens propre, puisque celui-ci ne se manifeste qu'exceptionnellement sur une suface de peau plane. Ce picotement est ce que l'on appelle un creux magnétique, et perturbe l'organisme. Les cellules sanguines, chargée en fer, s'agglutinent, les muscles trésaillent, et le tout dysfonctionne. Le corps réagit en provoquant un sentiment d'inconfort à cet endroit précis, afin d'y attirer l'attention. Cette manifestation est souvent occasionnée par une rencontre fortuite du champ magnétique terrestre avec le notre et un troisième, provenant généralement d'un appareil ménager, dans un endroit du corps sensible où ceux-ci peuvent se croiser. Il est donc nécessaire qu'il n'y ait pas d'os à cet endroit, et le moins possible de chair et d'épaisseur de peau. L'endroit le plus vulnérable est le lobe de l'oreille, vague morceau d'épiderme pendant, fin et uniquement constitué de chair. Mais il peut également s'agir d'autres parties du même genre, comme le nez, la langue, l'arcade sourcilière ou encore toutes sortes de lèvres...

La magnétite n'est pas une affection grave. Elle ne prête à aucune conséquence lorsqu'elle est prise en charge avant complication. Et pour freiner son développement, la procédure est simple. Lorsque le mal est localisé, le traitement doit s'adapter à l'orientation de la magnétite. Car, comme les aimants, la magnétite est orientée, avec deux pôles. Le meilleur moyen de stoper ses effets est donc de placer un morceau de métal dans le creux magnétique. Ainsi, la magnétite sera en quelque sorte "absorbée" par le métal, et laissera l'organisme tranquille. Si le creux est perpendiculaire au piercing, il suffit de placer une petite barre de métal pour détourner le champ qu'il génère. Par contre, si celui-ci est parallèle, la barre ne suffit plus, car le champ n'est pas "cassé" et se reforme à l'extrémité de celle-ci. Il est dans ce cas nécessaire d'avoir une boucle métallique. La taille du piercing dépend ensuite de la puissance du champ à dévier. Parfois, celui-ci sera même tellement puissant qu'il faudra, pour le détourner, un trou dépassant le centimètre de diamètre, dans lequel on placera alors une boucle épaisse, mais pas dans le sens transversal cette fois-ci.

La magnétite est transmissible, mais son mode de transmission est encore assez obscure. D'après de nombreuses observations, il semblerait que la proximité d'une personne déjà atteinte, même si celle-ci est traitée, favorise l'apparition de la maladie. D'où le phénomène de "mode". De plus, la magnétite semble sensible aux variations magnétiques extérieures, et sa disparition s'opère alors d'elle-même. Les adultes sont également moins sensibles, de par leur peau plus dure, et parfois l'âge suffit pour venir à bout de la maladie.

En conclusion, il ne faut pas avoir peur ou se méfier des personnes atteintes de magnétites. Elles ne sont pas nécessairement marginales, et même si leur proximité peut vous contaminer, c'est un risque portant à tellement peu de conséquence qu'il n'est pas nécessaire de le prendre en considération. Même si ça peut vous sembler bizarre, faites abstraction de leurs ornements métalliques, et contentez-vous de les considérer comme tout le monde. Un simple piercing, franchement, est-ce si problématique ?
Retour à l'accueil