Vous êtes-vous déjà demandé ce que signifiait le terme de « tueur en série » ? M'en vais vous l'expliquer. A l'origine, lorsque le poste de meurtrier fût inventé, pour les besoins de services de police désireux de faire autre chose que d'enquêter sur la disparition du beignet du patron, le tueur n'avait qu'un rôle accessoire. L'intérêt de la chose n'était pas seulement de trouver qui avait tuer, mais également où, avec quoi, où a-t-il planqué le corps, et que lui a-t-il fait subir, avant ou après son décès. Longtemps les polices s'en contentèrent, s'échangeant jalousement ici deux alibis contre un indice, et ailleurs deux indices contre une gâterie, pour ne jamais réellement découvrir le fin mot de l'affaire, afin d'avoir toujours quelque chose à chercher. Parce que, qu'est-ce qu'un policier sinon un chercheur en criminologie ? Et qu'est-ce qu'un chercheur qui trouve sinon un futur chômeur ? Ainsi, le meurtrier était devenu le nouvel accessoire tendance de l'agent de police, et la mode, si cruelle parfois, vit nombre d'entre eux s'accrocher moult suspects au poignet comme autant de parures dorées, symboles d'une réussite professionnelle toute relative mais depuis confirmée par Jacques Séguéla. Certains allèrent même jusqu'à orner leur uniforme d'une douzaine de suspects. L'efficacité des forces de police atteindrait bientôt son apogée, et le monde entier serait soit policier, soit suspect. Chaque inspecteur poursuivrait alors au moins trois tueurs à la fois, pour des affaires apparues en même temps, ce qu'on appellera alors tout naturellement des tueurs en parallèle, puisqu'ils tuaient en même temps.
Plus tard, lorsque les choses se calmèrent à la faveur de réductions d'effectifs, il devint nécessaire de rentabiliser les arrestations. Les tueurs se faisaient de plus en plus rares, la formation ayant disparu suite à un caprice du président, ce dernier ayant vu dans sa télé que tuer, c'était pas bien. Dès lors, chaque personne arrêtée le fut plusieurs fois à la suite, afin que chacun puisse afficher sa photo dans les journaux et gonfler ses statistiques personnelles. On les appela donc les tueurs en série, les gens s'imaginant que chaque arrestation correspondait à un crime différent. Je ne vois pas d'autre explication.
Désolé.