- Patron ?
- Oui ?
- Ha, je ne savais pas si vous seriez là !
- Et bien si.
- Non mais rapport à l'heure tardive, tout ça. Vous faites des heures supplémentaires ?
- Je suis gérant sans salaire, ça n'a aucun sens.
- Oh, alors vous aussi, vous n'êtes pas payé ?
- Voilà, vous avez tout compris. Et qu'est-ce qui vous amène ?
- Oh, et bien, le sens du devoir. La conscience professionnelle quoi. Patron ? Ca va ?
- Kof, gloups, rrrrahm*, oui, ça va aller, j'ai juste failli m'étouffer.
- Faites attention, j'ai eu peur !
- Non, mais c'est la surprise, bref. Donc, vous vouliez quelque chose ?
- Oh ! Oui, vous expliquer mon retard.
- Vous savez que tout le monde a débauché depuis au moins trois heures ?
- Arf, on ne peut pas leur en vouloir, vous savez ce que c'est, les gens sans ambition. Patron ?
- . . .
- Vous avez encore avalé de travers ?
- Vous êtes venu me tuer, c'est ça ?
- Mais non enfin ! Vous êtes fou !
- Bon, allez-y, expliquez-moi.
- Euh, j'ai une question avant.
- Je vous en prie.
- Les heures supplémentaires, c'est bien vingt-cinq pourcent de plus ?
- Exceptionnellement, je veux bien monter jusqu'à deux cent pourcent de plus même si ça vous fait plaisir. De toutes façons, ça fera jamais plus que trois fois rien.
- Oh merci Monsieur ! Et pourquoi pas quatre cent pourcent tant qu'on y est ?
- N'exagérez pas. Je veux bien être gentil, mais il y a des limites.
- Pardon, c'est l'euphorie. Alors, où en étions-nous ?
- Votre absence.
- Ah non, là patron je ne suis pas d'accord !
- A quel sujet ?
- Je n'étais pas absent. Seulement en retard !
- Oui, d'environ treize heures.
- Voilà, mais ce n'est pas une absence.
- Comme vous voudrez.
- Et puis, il n'y a pas d'heures sups sur une absence.
- Effectivement.
- Et à trois cent pourcent, ça n'est pas rien !
- Si, justement. Vous n'êtes pas payé.
- Ah oui, c'est vrai.
- Vous allez finir par m'expliquer ?
- Oui, alors voilà, ce matin, je me suis levé avec une fulgurante douleur anale.
- J'ai du mal à saisir le rapport.
- Je ne pouvais plus m'asseoir ! Euh, on travaille bien assis dans votre, enfin, dans notre entreprise ?
- Tout à fait.
- Il fallait donc résoudre mon problème, et... mon énigme.
- Bien Père Fouras.
- Je ne me rappelle plus de ma nuit, et j'ai mal à l'anus le matin, qui suis-je ?
- Un gay.
- Vous croyez ?
- Ce n'est pas à moi de vous dire ce que vous êtes, mais en l'occurence, il semblerait.
- Mais pourtant, je n'ai jamais eu ce genre... euh, d'expérience.
- Toutes mes félicitations.
- Vous êtes sûr qu'il n'y a pas d'autre raison possible ?
- Ecoutez, manifestement, quelque chose a visité votre cul, et ça ne me regarde pas pour autant que je m'en souvienne. Vous n'avez pas pu venir plus tôt parce que vous ne pouviez plus vous asseoir, d'accord, merci d'être passé.
- Je sais ce que je vais faire ce soir !
- Je ne veux pas le savoir.
- Mais si, je vais chercher où j'ai bien pu paumer la voiture de fonction. Ca me donnera peut-être un indice sur ma soirée d'hier !
- Vous voulez dire que ? Comment vous êtes venu ?
- En bus ! Vous ne m'avez pas laissé finir mon histoire.
- Ecoutez, faites de votre mieux et à bientôt.
- Je peux prendre votre voiture ?
- Encore ? Mais pour quoi faire ?
- Et bien, pour chercher la mienne !
- Et quand vous l'aurez trouvée, comment allez-vous faire pour rentrer avec ?
- Facile, j'ai encore les clés.
- Bien ! Et que comptez-vous faire de la mienne ?
- Là d'où je prendrai ma voiture, il y aura forcément une place de libre !
- C'est bien ce que je pensais. Sortez. Et sans ma voiture.
- Alors venez avec moi, et vous rentrerez avec votre voiture !
- Ca se tient. D'accord alors. Mais c'est bien parce que c'est vous.
- Merci patron !
- Hey attendez. Vous me promettez d'abord de ne rien tenter !
- C'est à dire ?
- Rien, allons-y. Je vous ai à l'oeil.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Allez, passez devant.
- Bon, d'accord.


* suite à cet article, le bruiteur a été renvoyé pour insuffisance professionnelle...
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