J'ai du m'assoupir quelques instants, je ne sais pas, mais je ne retrouve plus ma lampe de poche. En fait non, ce n'est pas tout à fait ça, en réalité, j'ai l'impression d'être sous un drap, comme si j'étais devenue un fantôme. Et le tissu est trop tendu, tellement que je ne parviens pas à m'accroupir pour chercher par terre. En fait, je ne sais même pas vraiment si je suis debout ou pas.

C'est tellement calme, si paisible et effrayant à la fois. Je ne sais pas où je suis, et je ne peux plus bouger, mais je suis bien, pour le moment. Je m'imagine être dans un bon lit, je n'aurais plus qu'à me laisser aller pour m'endormir. Sauf que le lit est bordé un peu trop serré, et m'empêche de me mouvoir à volonté. Enfin non, puisque ce n'est pas un lit.

Empaquetée, voilà ce que je suis ! Je suis dans un emballage plastique à ma taille et je ne peux plus m'en échapper. Un plastique assez doux au toucher, qui me rappelle la texture ouatée des mouchoirs. Les murs ! C'est ça, j'ai compris ! Mon dieu, c'est là que je suis ! Je... ce n'est... mince je les ai rejoints ! Tous !

Je crois bien qu'ils ne me relâcheront jamais, ils voudront venir avec moi, ils me retiennent. Peut-être qu'un seul de nous tous pourrait en réchapper, mais tous veulent être celui-là, moi-même... Moi-même j'ai cette sensation étrange de faire partie d'un tout, d'un tout dont je ressens toutes les émotions, toute l'angoisse et la folie qui y règne. Je ne peux pas lire les pensées des autres, ce sont elles qui s'invitent dans mon esprit, et impossible de les éviter.

Je ne tiendrai plus très longtemps. J'ai sommeil, je veux rêver, mais je suis certaine que dès que ma conscience me quittera, elle emportera ma vie avec elle. Et je ne veux pas mourir, je dois lutter ! Des milliers de mains tirent mon esprit vers le néant, croyant pouvoir ainsi se rapprocher de ce qu'il me reste et qu'elles ont perdu : la liberté.
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