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Lorsque Max et Damien rentrent enfin de leur petite virée, ils sont surpris de constater que rien n'a changé. Enfin surtout Max, qui avait espéré que quelque chose d'inattendu se produise. Damien, lui, depuis son statut d'engin de chantier, ne s'attendait déjà pas à se faire un jour un prénom, et ça lui suffit donc largement. Mais rien, tout est à la même place qu'avant, et il n'y a aucun signe de vie alentour. Evidemment. Scénaristiquement, ça aurait été un peu trop facile autrement. Et puis bon, imaginez qu'on le sauve, le Max, et l'histoire s'arrête là. Non, aucun intérêt. Donc il n'y a personne, voilà, c'est comme ça. La seule différence avec la situation de Max à son départ, c'est qu'il n'a plus que trois jours de vivres consommables, et que Damien mérite un bon plein de carburant. Ah, oui, et puis il y a cette pâte violette, que Max pourrait utiliser si jamais il éprouvait le besoin de fondre du métal. Merveilleux.

Mais Max a réfléchi pendant son voyage. En tant que mécano, et parmi les meilleurs s'il n'était quelque peu maladroit, il serait inadmissible qu'il ne parvienne pas à concevoir un générateur à combustible. Il a toutes les pièces du monde pour lui. Un monde tout petit mais sur lequel un gigantesque vaisseau, le sien, s'est écrasé. Alors, à peine arrivé, Max commence à rassembler tout ce dont il pourrait avoir besoin pour construire cette machine salvatrice, qui prodiguerait l'énergie électrique nécessaire à faire démarrer l'ordinateur central du bâtiment. Il a dormi pendant la majorité du voyage de retour, ralenti par l'installation du liquoduc magnétique tout le long du chemin. Il a tellement d'énergie, motivé par la possibilité de sauver sa vie, qu'en moins d'une heure il a déjà réuni la plupart du matériel et s'attèle à la fabrication de son alternateur, éclairé par un phare latéral de l'épave du vaisseau.

Une fois le travail accompli, Max est plus tendu encore qu'un câble de téléphérique. Ayant encore consommé quelques vivres, il FAUT que ça marche. Grâce à l'ordinateur central, il pourra peut-être trouver de l'eau, et prolonger son espérance de vie de plusieurs centaines d'années. Mais les probabilités ne jouent pas en sa faveur. Même si son carburant ne devrait pas entrer en contact avec la structure métallique du générateur grâce au jeu d'une bulle magnétique, rien n'est certain. Si la substance s'avère trop puissante, elle pourra percer la bulle, et peut-être même tout faire exploser. Pour le coup, au moins, Max serait apaisé. Mais si on pouvait éviter, ça serait pas si mal.
Afin de mettre le plus de chance possible de son côté, Max amorce la pompe. Puis, tremblant, il démarre la machine, qui se met à ronfler bruyamment. Il semblerait, avec beaucoup de guillemets, que ça fonctionne. Pour l'instant. Putain de merde, la lampe témoin s'allume, y'a du jus !

- C'est quoi "Putain de merde" ?
- Heinglll ?
Machinalement, Max a répondu. Pourtant, il est le premier à savoir que tout le monde est mort, il en est même responsable. L'émotion l'étouffe, et Max se retourne. Mais il n'y a rien. Nulle part. Max scrute les ténèbres, attend que ses yeux s'habituent à l'obscurité environnante, scrute encore, et, enfin, déplore d'être en train de perdre la tête. Alors, il retourne à son générateur. Il faut encore qu'il fasse les branchements nécessaires pour tester la puissance du courant. Il saura dès lors s'il a une chance de survie, ou pas.

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